Parlons bien, parlons vin 10/06/16

Le rosé, vous l’aimez ?

Rose

Le rosé, qu’est-ce que c’est ?

Revenons à quelques principes de base : non, il ne s’obtient pas en mélangeant du vin blanc et du vin rouge ! Cette pratique est interdite en Europe (exception faite du Champagne). On l’obtient à partir de cépages rouges, dont le jus est blanc, mais dont les peaux lui donnent sa couleur rouge lorsque le jus est en contact prolongé avec elles (c’est la macération). Comme pour un sachet de thé, plus cette phase est longue,  plus le vin sera coloré. Le rosé s’obtient donc simplement par une macération beaucoup plus courte du jus avec les peaux que pour un vin rouge : soit quelques dizaines d’heures de macération (on l’appelle alors rosé de saignée, plus coloré et plus structuré), soit en pressurant directement les raisins, ce qui lui donnera une couleur très pâle (on parle alors de rosé de pressurage direct). On choisit souvent son rosé en prenant celui qui a la robe la plus pâle, ce qui serait un gage de qualité: c’est une idée reçue, il s’agira simplement de vins aux profils différents. Les grands vins rosés comportent souvent une part de vin de saignée, car ils contiendront alors des composants issus des peaux (les tannins) qui, comme pour un vin rouge, lui donnent un potentiel de garde significatif, et enrichissent ses arômes.

Les détracteurs du rosé

Certains diront que le rosé est un vin moins noble que les vins blancs ou rouges, plus simple, et qu’il serait donc plus bas de gamme. Ses détracteurs diront que c’est un vin de soif, offrant peu de possibilités de grands accords, contrairement à ses cousins rouges et blancs. Sans potentiel de garde, se résumant à des arômes de pamplemousse, il est parfois associé à une idée de « rosé piscine », noyé dans des glaçons pour masquer son absence de raffinement. Il existe d’ailleurs aujourd’hui en grande surface des « vins » mélangés à des jus de pamplemousse ou de pêche, qui connaissent un succès grandissant et qui participent peut-être à détériorer l’image du rosé ?

Pourquoi on l’aime (quand même !)

Malgré ces critiques, le rosé connaît un succès croissant, notamment à l’étranger où il est de plus en plus prisé. Voilà pourquoi le rosé peut être malgré tout délicieux:

Tout d’abord, certains rosés sont de grands vins, tout dépend de l’exigence de leurs concepteurs : lorsqu’ils sont vinifiés avec soin, certains ont même un potentiel de garde qui dépasse celui de certains vins blancs et rouges. Ensuite, de nombreuses appellations autorisent plusieurs cépages dans l’élaboration du rosé, y compris des cépages blancs, comme le rolle en côtes de Provence : cela offre donc une palette de possibilité pour réaliser des vins raffinés, complexes et aux arômes différents pour plus de diversité.

Enfin, même un vin simple peut procurer un grand plaisir : qui n’apprécie pas un bon verre de rosé au soleil couchant, pour un apéritif qui  sent bon l’été ? Accompagné de crudités à plonger dans une tapenade ou de l’aïoli, ou de rillettes de saumon, il ravira vos débuts de soirées. Pour de grands accords, laissez-vous tenter par un rosé de garde, aux arômes plus complexes, avec des sushis de qualité ou des plats asiatiques comme la cuisine Thaï, vous serez surpris de découvrir que le rosé peut aussi donner de grandes émotions.

Et comme on aime l’été et que le rosé en est l’un de ses principaux représentants, difficile de lui trouver trop de défauts!

En complément, pour des idées de recettes autour du rosé, et une infographie pour tout savoir sur ce vin et sa production, on vous invite à lire cet article.

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