Parlons bien, parlons vin 20/06/19

Dans les coulisses d’une conversion bio

Comme vous le savez, Trois Fois Vin travaille exclusivement avec des vignerons qui ont un profond respect pour leur outil de travail : l’environnement. Pour franchir le pas et passer en agriculture biologique, ils ont dû prendre la décision de convertir leurs vignes. Explications…

Tout commence par une phase d’introspection. Avant de prendre la décision de s’orienter vers l’agriculture biologique, une réflexion profonde s’impose car une telle démarche ne s’improvise pas. C’est une réorganisation progressive de tout son domaine,  de la production à la vinification. En effet, il est nécessaire d’anticiper tous les enjeux avant de s’engager.

Une fois cette phase mûrement réfléchie,  le vigneron ou la vigneronne devra entreprendre les démarches administratives pour s’engager officiellement dans le processus de conversion, même si très fréquemment, la conversion a déjà été enclenchée par des essais, par la philosophie déjà bien ancrée dans des pratiques déjà mises en place. En effet, cette conversion officielle signe souvent la validation d’un engagement déjà très ancré dans les faits.

Une phase qui prend du temps

La phase de conversion d’un vignoble dure 3 ans. C’est le temps nécessaire pour adapter culture et méthodes de vinification. Au minimum, cette période correspond à la transition entre un mode de production conventionnel et une agriculture biologique. C’est pendant ces 3 années qu’on enclenche les changements des cycles de vie des animaux, des plantes et des organismes vivant dans (et sur) le sol. Le terme « responsable » revient fréquemment dans la motivation de tous les viticulteurs que j’interroge sur leur envie de passer en bio.

Changer ses habitudes de production

En parallèle des démarches administratives, le vigneron doit peu à peu changer ses habitudes de production pour être en conformité avec la réglementation européenne AB. Or la conduite d’un vignoble nécessite une bonne maitrise du vignoble en le connaissant sur le bout des doigts pour anticiper les premiers signes de déséquilibre ou de maladie. En effet, comme il n’aura plus recours à la chimie pour traiter, il devra être à l’écoute pour agir en préventif. Les désherbants ne sont pas autorisés, et les vignerons devront travailler les sols à l’aide de griffes montées sur tracteurs légers qui ne tasseront pas les sols. Ils feront également en sorte d’alléger la charge afin de limiter la production.

Des contrôles réguliers

En parallèle des pratiques modifiées, le vigneron est dans l’obligation de faire vérifier ses pratiques et sa structure. L’organisme de certification se déplace au domaine pour vérifier que les pratiques mises en oeuvre sont en conformité. A chaque fin de visite, un rapport est remis au vigneron pour l’aider à compléter ou affiner ses efforts.  Au bout de 12 mois, l’étiquette du vin produit pourra indiquer « conversion à l’agriculture biologique », mais ce qu’est que la 4è année que le vin pourra être étiquetté « vin bio ».

Les labels et les formations 

Les chambres d’agriculture proposent des formations afin de permettre aux vignerons qui le souhaitent de se jeter à l’eau en se sentant épaulés. En effet, les pratiques nécessaires demandent un peu d’entrainement et surtout des investissements non négligeables.

Concernant les labels, un nouveau logo « conversion vers l’AB » existe pour permettre aux vignerons ayant entamé la démarche de mieux valoriser leurs vins avant la date exacte de certification. Plusieurs organismes délivrent les labels qui seront ensuite posés sur les étiquettes. Vous trouverez dans un prochain article un éclairage sur les différents logos utilisés.

Chez Trois Fois Vin, ma philosophie est de privilégier les vins qui respectent l’environnement. Nos abonnés le savent depuis longtemps, c’est notre promesse et guide nos valeurs. Mais nous n’indiquons pas toujours « vin bio » sur nos dépliants, car je suis convaincue qu’un domaine en conversion est déjà responsable du vin qu’il nous vendra. Je suis convaincue aussi que plusieurs démarches telles que « Haute Valeur Environnementale » ou « Terra Vitis » qui engagent les domaines à réfléchir à leur production dans un ensemble environnemental engagé sont également d’excellents gages de respect du consommateur et de la nature. Au final, un vin à haute valeur gustative avec une vraie générosité de fruit ne peut venir que d’une matière première respectant tout ceci. C’est l’engagement de Trois Fois Vin auprès de ses abonnés et le vrai gage de confiance !

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